Ton bébé, tu le gâtes trop

J’ai toujours su que j’avais un bébé spécial. Nouveau-né, il pleurait vraiment beaucoup. Mais c’est normal, me disait-on, c’est un bébé. À deux mois, il était très éveillé, regardait partout, souriait et dormait peu durant le jour. Il pouvait passer facilement un avant-midi sans dormir. Un lutteur professionnel du sommeil, je te le dis. Amener mon Chaton aux pommes ou au restaurant pendant qu’il dort paisiblement dans sa coquille… Je connaissais pas ça.


L’alimentation, ça c’était l’éternel combat. Et ça l’est encore aujourd’hui. Mon Chaton est très difficile à nourrir parce qu’il regarde partout. Et évidemment, il compense la nuit parce que c’est tellement plus facile de boire à moitié endormi. Par contre, s’il a faim, attachez vos tuques! C’est là, MAINTENANT!


Âgé de quelques mois, je l’avais constamment dans les bras. Aussitôt que je le déposais, la crise. Encore aujourd’hui, je dois rester à l’affût et prête à prendre mon Chaton parce que quand il en a assez d’être par terre, c’est maintenant qu’il veut de l’attention. On m’a ensuite dit la phrase classique que les parents entendent beaucoup trop souvent : «Ton bébé, tu le gâtes trop! Tu l’as toujours dans les bras, il va te faire des caprices.»


Vous voulez que je fasse quoi? Que je le laisse pleurer seul et attendre qu’il s’apaise? Bonne chance!


Et comme mon petit minou ne voulait pas trop se faire prendre par Morphée, on m’a dit : «Tu devrais le laisser pleurer, il va finir par s’endormir.». Je l’ai fait. Erreur. Ça m’a pris 30 minutes pour réussir à le calmer tellement il était en crise. Pas de chance.


Un beau jour, j’ai lu le livre «Soyez l’expert de votre bébé» de Mélanie Bilodeau, que je recommande fortement aux nouveaux parents d’ailleurs. Et j’ai compris.


Premièrement, rassurez-vous les parents, c’est impossible de trop gâter un bébé. On le cajole, le rassure, lui donne de l’attention et lui dit qu’on l’aime. Il en a besoin pour gagner de la confiance et se sentir bien avec vous.


Je suis ensuite arrivée au chapitre 8, le chapitre qui m’a permis de mettre le doigt sur sa différence. J’ai lu et j’ai eu envie de pleurer tellement je reconnaissais mon bébé. J’ai lu l’entièreté de son curriculum vitae en quelques pages. J’ai un BABI. Un bébé BABI.


Un BABI, un bébé aux besoins intenses. 

  • Un bébé hyperactif : toujours en mouvement qui a besoin d’être stimulé constamment, 
  • un bébé intense : qui pleure fort, qui crie, qui se fâche pour rien, qui veut une réponse à ses demandes immédiatement, 
  • un bébé à bras : ouf, oui.  
  • un bébé imprévisible : je ne calcule plus le nombre de fois où je me suis entendue lui dire que je ne comprenais pas ce qu’il voulait. Une crise soudaine sans raison, c’est fréquent chez nous, 
  • un bébé exigeant, quoi.

À la maison, je me sens comme la G.O de service, une vraie clown. Je suis là à le stimuler pour qu’il cesse de pleurer, à le faire rire quand il faut changer sa couche, à tenter de le garder concentré quand il faut manger et à le réconforter en dansant dans la maison pour avoir un peu de calme. À la fin de la journée, je suis complètement épuisée. Pas étonnant.


Mon Chaton, je ne le gâte pas trop. Je dois composer avec un bébé qui a des besoins intenses et apprendre à gérer ses réactions pour répondre à ceux-ci. Un BABI, c’est pour la vie. Je ne joue pas la victime. J’ai un bébé intelligent. Un bébé communicatif qui jase et gazouille beaucoup. Mon Chaton a besoin des bras de sa Maman et son Papa Chat. 


Pour tous ces efforts, j’ai été récompensé. Un beau cadeau que m’a fait mon Chaton alors que je l’ai entendu dire «Maman», pendant que je changeais sa couche durant la nuit. Est-ce une coïncidence? Peut-être, ou pas. Il l’a redit un beau matin en me regardant, alors que je buvais mon café.


Mon bébé est un enfant spécial et je sens qu’il continuera à m’épater (et m’épuiser) pour quelques décennies encore. Je vous tiens au courant quand il fera sa première danse du bacon.

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