Quand le deuxième se pointe le bout du nez...

Avant toute chose, je tiens à préciser que je partage mon expérience personnelle. C'est mon aventure, ma perception.

L'arrivée d'un deuxième bébé dans une famille peut être très intense pour certains alors que d'autres parents le vivront passablement en douceur, avec de la patience et bien du café! Je dois admettre que je suis dans le beau milieu de tout ça. Ça s'est bien passé, mais... ça été difficile.

J'ai toujours eu envie de partager mon expérience, puisque j'étais très inquiète avec l'arrivée de mon deuxième enfant. J'avais vraiment peur de la réaction de mon premier, sachant que nous étions très fusionnels. Léo est un petit garçon très émotif. J'ai partagé d'ailleurs mes pensées dans cet article -> La crainte - accueillir un nouvel enfant

J'ai mis du temps à partager cet article. Il était pratiquement tout écrit, dans mes brouillons, mais j'attendais le bon moment. Dans les dernières semaines, j'ai eu une bonne réflexion sur la question suivante : pourquoi nous n'aurons pas de troisième enfant. Voilà que deux ans se sont écoulées depuis la naissance de mon petit dernier, après une (brève) discussion avec mon conjoint et une réflexion avec moi-même, nous avons pris une décision.

Mais avant de vous parler de cette décision, faisons un petit retour en arrière.

En 2022, mon grand garçon venait tout juste de fêter son 3e anniversaire. Garçon à maman, je m'occupais beaucoup des réveils de nuit, de l'endormissement et des levées le matin. Mon Léo était habitué de me voir à son réveil et c'était correct comme ça. Nous avions notre routine et on la maintenait. Léo n'était pas propre à l'époque et il avait encore sa suce pour dormir. J'avais en tête de lui laisser, parce que je savais que ce serait ardu pour lui.

Dans ma tête, ce serait difficile pour lui seulement. Point. Si j'avais su à quel point je me trompais.

Mon bébé Émile est arrivé. Petit bébé en santé, un grand gourmand. Léo est venu le voir à l'hôpital. Il voulait le prendre, nous étions charmés.

De retour à la maison, alors que Léo était à la garderie. Papa est allé le chercher. À son retour, un bébé frère l'attendait, dans sa maison, dans son salon, dans les bras de SA maman. La crise a été des plus pénibles. Et les jours qui ont suivi. Léo voulait Maman, juste Maman. Et Émile voulait dormir sur Maman, tout le temps sur Maman.

Et là, j'ai compris. Je trouvais terriblement difficile de ne pas pouvoir me diviser en deux. De ne pas pouvoir réconforter mon plus vieux la nuit, parce que j'étais sur le divan avec Émile. De l'entendre pleurer à minuit, parce que Maman n'était pas disponible. De voir le visage découragé de Papa qui faisait tout son possible pour réconforter Léo. Les crises durant la nuit, les pleurs. C'était maintenant un Papa qui vivait du rejet, qui se sentait inutile et qui vivait de la frustration aussi.

Je vous épargne les confrontations de Léo. Il était un ange avec son bébé frère, mais avec nous, c'était autre chose. L'opposition, le refus de collaborer. C'était dorénavant un petit garçon inquiet, insécure qui cherchait maintenant sa place dans cette grande famille.

La première fin de semaine a été disons... particulière. 

Le lundi d'après, le retour à la routine lui a fait du bien. Il pouvait jouer avec ses amis à la garderie, on retrouvait un « beat » normal.

Mais pour moi, c'était autre chose. Je profitais des petits moments collés avec mon nouveau-né durant la journée. Les longues périodes de repos sur le divan à faire du rattrapage Netflix. Le calme avec mon bébé douceur.

J'étais une maman qui se sentait coupable de ne pas pouvoir tout faire, qui appréciait les moments calmes et tentait de créer un lien d'attachement avec son deuxième enfant... mais qui redoutaient les périodes plus émotives de son plus grand.

Quand 16h arrivait, j'angoissais.

Comment allait se passer la routine du soir? Comment se passerait le souper? Est-ce que Léo collaborerait ou ce serait encore la crise? Est-ce que ça se passerait bien avec Émile qui a rapidement débuté ses pics de pleurs du soir?

Peu à peu, les choses se sont placées. À grande vague de calme, de douceur, de réconfort, de soupirs et de discussion intérieure, Léo a accepté de plus en plus que Papa s'occupe de lui la nuit. Chacun a pris sa place. Mais ça n'a pas été facile.

Trouver sa place

Chacun a son rôle à jouer. Chacun trouve sa position dans l'équipe familiale. Papa prend plus de tâches, Maman cesse de se taper sur la tête, le plus vieux aide les grands et se sent utile et le plus petit, bien c'est le plus petit.

C'est le temps qui permet de faire les choses. Mais je dois admettre que le premier mois a été toute qu'une période d'adaptation pour nous. Pour chacun de nous.

Les maudits microbes

J'avais une obsession sur les microbes. Léo devait absolument se laver les mains, ne pas toucher son visage, ne surtout pas lui donner de bisous. Si c'était à refaire, j'aurais été plus relax. Pourquoi? Parce qu'Émile a été malade quand même. Il a enchaîné les bronchiolites dès ses 3 mois. C'était inévitable.

Et j'ai l'impression que ceci a créé une petite distance au début, mais ça, c'est mon avis. Je ne suis pas psychoéducatrice ni psychologue. C'est un simple constat.

Mes conseils non sollicités

Tu en fais ce que tu veux, mais j'ai quelques conseils pour toi.

1. Une journée à la fois. Il y a des journées que ce sera pénible, mais le lendemain, ça ira mieux.

2. Demander de l'aide. On est toujours mal à l'aise de demander (dans mon cas), mais même si c'est une heure, ça aide.

3. Essayer d'accorder du temps seul à seul avec l'ainé. Nous allions manger une crème glacée, juste lui et moi. C'était notre moment à nous.

4. Intègrer ton plus vieux. Donne-lui de petites tâches pour t'aider. On l'entend souvent ce conseil, mais ça aide vraiment et l'enfant se sent plus inclus dans la routine familiale.

5. Intègrer Papa dans les tâches avant l'arrivée de Bébé 2. Ça, on aurait dû le faire. J'aurais dû lâcher prise. Je voulais tout faire seule et ça m'a frappé de plein fouet.

6. Ne te compare surtout pas aux mamans Instagram. Jamais, jamais, jamais. Ce que tu vois, c'est un bref instant de leurs journées. Elles vivent des crises tout comme toi.

7. Faire garder la fin de semaine, mais pas trop. Oui, on avait un petit break quand Léo se faisait garder une journée durant la fin de semaine, mais à son retour, les crises s'intensifiaient. Comme s'il vivait de la jalousie, en plus d'être fatigué d'être sorti de sa routine. Comme il était en crise et que nous étions fatigués, ça créait de la frustration. Il dormait souvent moins à l'extérieur, en plus d'avoir pas mal tout ce qu'il voulait chez grand-maman et grand-papa. Un gros cercle vicieux.

8. Sortir de la maison. Oui, c'est fatiguant. Mais sortir de la maison en famille durant la journée permettait de bien canaliser l'énergie et offrir du temps de qualité. Les journées à la maison, avec Léo et Émile, étaient parfois plus rocambolesques.

La beauté de la chose, c'est qu'avec le deuxième enfant, on a de la pratique.

Le sommeil a été plus facile, moins d'inquiétudes sur des trucs qui m'agaçaient au premier enfant (hello la couleur des cacas!) et plus de lâcher prise. Oui, on en a mangé des toasts au beurre de peanuts. Ce sont de nouveaux défis, de nouveaux apprentissages.

Mais tu sais, tout le monde le vit différemment. Tu le vivras à ta façon aussi.

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